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We Are the World

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Lire en français.

Yesterday morning, I woke up early, got myself ready, and went off to my last French class ever. It was the culmination of five semesters of studying French — as Moses once put it — as “a stranger in a strange land.” It’s been a long road, sometimes frustrating, sometimes nerve-wracking, but always fulfilling. I’ve learned a lot these last few years. I often joke that even after four years of French in high school, I could barely string together enough French to order dinner when I first met Michel. Now, I’m now somewhere between a C1 and C2 level of competence, depending on which skills you’re measuring. Grammar is definitely my strong point: on the TCF I took in February, I got a perfect score! I may not be able to speak French that well off the cuff, and I might still have a very noticeable (but hopefully still charming) American accent, but if you put a French sentence in front of me, I can diagram that thing like a pro! That’s probably a good thing, because my next academic endeavor looks like a foray into the world of linguistics at Université Paris Descartes (Paris V).

But I’ve gained a lot more than a second language. I’ve spent hours upon hours with other students who, like me, were also strangers in a strange land but who, unlike me, didn’t grow up where I did. My classmates came from countries on every inhabited continent on Earth, some of which I’d never even dreamed of visiting. So, while learning French together, we also learned about each other. We shared our differences: the cultural ones … the political ones … just the way we see the world. But we also saw in each other’s eyes and heard in each other’s voices a commonality that transcends borders, ethnicity, and language. For someone from the United States, where we often adopt a more insular vantage point on the rest of the world, this opportunity to truly share with such unlikely friends was a gift beyond measure.

classmates around the world
Where my non-American classmates have come from: Argentina, Australia, Belarus, Bosnia, Brazil, Canada, Cape Verde, China, Colombia, the Dominican Republic, Egypt, Finland, Germany, Greece, Guatemala, Hungary, Indonesia, Italy, Japan, Mexico, Mongolia, the Netherlands, Norway, Palestine, the Philippines, Poland, Romania, Russia, Saudi Arabia, South Korea, Spain, Sweden, Syria, Taiwan, Turkey, Ukraine, the United Kingdom, Venezuela

I know, of course, that people enter and exit our lives every day. Not every relationship we have — especially those forged in a setting like a language class for foreigners — is destined to endure. Many of my classmates with whom I shared proud, funny, stressful, and even tearful moments have already drifted out of my life. But the memories remain and they, like all my memories, help make me the person I am today. So, I’d like to dedicate this little moment to all my friends with whom I learned how to conjugate the simple past tense, when to use the subjunctive, how to parse a 50-word sentence from Proust, how to synthesize three newspaper articles into 200-word summaries … in short, how to come together despite our vastly different backgrounds and learn a common language side-by-side. Wherever you may be at this moment, I thank you for what you’ve given me. I won’t forget you.

*     *     *

Hier matin, je me suis réveillé tôt, je me suis préparé et je suis allé à mon tout dernier cours de français. C’était l’aboutissement de cinq semestres d’études de français — comme disait Moïse — comme “un exil dans un pays étranger.” C’était un long parcours, parfois frustrant, parfois angoissant, mais toujours comblant. J’ai beaucoup appris ces dernières années. Je plaisante souvent que je pouvais à peine commander à manger lorsque j’ai rencontré Michel, malgré quatre ans de français au lycée. Maintenant, mon niveau de français est entre les niveaux C1 et C2, selon les compétences évaluées. La grammaire est sans aucun doute mon point fort : sur le TCF que j’ai passé en février, j’ai eu un score parfait ! Bien que je ne parle pas très bien de façon spontanée et même si je parle toujours avec un accent américain remarquable (mais toujours charmant, j’espère), si on me présente une phrase en français, je peux l’analyser comme un professionnel ! C’est une bonne chose, parce que ma prochaine tentative académique sera sûrement une aventure en science du langage à l’Université  Paris Descartes (Paris V).

Mais j’ai gagné beaucoup plus qu’une seconde langue. J’ai passé des heures et des heures avec d’autres étudiants qui, comme moi, étaient des étrangers dans un pays étranger mais qui, contrairement à moi, n’avaient pas grandi où j’ai grandi. Mes camarades de classe venaient de pays de chaque continent habité de la Terre, dont plusieurs que je n’ai jamais rêvé visiter. Alors, tandis que nous apprenions le français ensemble, nous faisions connaissance aussi. Nous avons partagé nos différences les uns et les autres : culturelles … politiques … tout simplement, la manière d’apercevoir le monde. Mais nous avons également aperçu dans nos regards et avons entendu dans nos voix une communalité transcendant les frontières, l’ethnicité, et la langue. Pour quelqu’un venant des États-Unis, où on a un point de vue plutôt insulaire par rapport au reste du monde, cette occasion de partage entre de tels amis inattendus me faisait un cadeau de valeur immesurable.

Bien sûr, je reconnais que les gens entrent et quittent nos vies tous les jours. Chaque relation — surtout celles nées dans un milieu comme un cours de langue pour étrangers — n’est pas destinée à durer. Beaucoup de mes camarades de classe avec qui j’ai partagé ces moments fiers, drôles, stressants, voire éplorés se sont déjà éloignés. Pourtant, les souvenirs demeurent et eux, comme tous mes souvenirs, aident à me rendre la personne qui je suis aujourd’hui. Donc, je voudrais dédier ce petit moment-ci à tous mes amis avec qui j’ai appris à conjuguer le passé simple, quand utiliser le subjonctif, comment comprendre une phrase de 50 mots écrite par Proust, comment synthétiser trois articles de journal en un résumé de 200 mots … bref, comment se rassembler malgré nos origines très écartées et apprendre côte-à-côte une nouvelle langue commune. Où que vous soyez en ce moment, je vous remercie pour ce que vous m’avez offert. Je ne vous oublierai pas.

© 2013 Samuel Michael Bell, all rights reserved, tous droits réservés


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